Soutenu le 19 novembre 2009 à l’Université Pontificale de Salamanca, en Espagne (à 10 GMT), la thèse a pour titre complet : « LA PREUVE DES VERTUS HEROÏQUES ET DU MARTYRE DANS LES CAUSES DE CANONISATION. »
Le tribunal était formé par la Présidente du tribunal et Doyen de la Faculté de Droit Canon, Dr Da Myriam Cortés Diéguez, et quatre membres du jury : Dr D. José San José Prisco, Dr D. José Luis López Zubillaga, Dr. D. José Luis Sánchez-Girón et Dr D. José Carlos Martín de la Hoz.
Le candidat et auteur de la thèse est Pierre Kaziri et le Directeur, Dr. D. Federico R. Aznar Gil.
Le choix de ce thème obéissait aux raisons suivantes :
1. L’actualité des causes de canonisation. Ces derniers temps, l’Eglise a célébré de nouveaux bienheureux et de nouveaux saints. D’autres sont en cours de route, même sur notre continent africain. Il fallait connaître comment ces procès de canonisation sont traités.
2. La place qu’occupent les preuves dans les procès. L’objectif ici était de toucher le centre du problème sachant que de là on peut appréhender les autres sujets connexes.
3. Le lien intrinsèque que la normative actuelle établit entre l’aboutissement heureux d’une cause et l’enquête sur les preuves. Forcément, la mission était de connaître quels genres de preuves sont exigés et comment sont analysés au cours du procès du début à la fin.
Principalement les preuves exigées sont les vertus, le martyre et les miracles. D’emblée, il faut distinguer deux familles principaux des saints : les martyrs et les confesseurs (ou saints en général). Pour les martyrs, les preuves exigés c’est le martyr subi et sa cause. Pour les confesseurs, c’est les vertus théologales et morales qui sont examinées à un degré héroïque. Les miracles sont exigés pour tous. Mais pour être béatifié, la dispense est possible pour les martyrs. Pour devenir saint, il faut un miracle absolument.
Comment donc la question des preuves dans les causes de canonisation a-t-elle été abordée dans cette thèse?
Le premier chapitre s’est introduit dans l’histoire des causes de canonisation pour dégager les formes que ces procès ont adoptées et repérer en même temps les preuves exigés et leur considération. Cela devrait permettre de comprendre les normes actuelles : ce qui a motivé la reforme actuelle, ses nouveautés et les améliorations qui peuvent être apportées. Les résultats de cette études est que les preuves dans le sens juridique n’apparaissent qu’au XI ème et de manière définitive au XIIIème siècle. La systématisation des preuves exigées atteint le sommet avec Prosper Lambertini (1728) par son expérience de Promoteur de la Foi dans un ouvrage intitulé « Traité de la Béatification et de la Canonisation des Serviteurs de Dieu ». Plus tard il deviendra Pape sous le nom de Benoît XIV. Actuellement c’est la Constitution Apostolique Divinus Magister Pefectionis de Jean Paul II, en 1983, qui régit les causes de canonisation. Les orientations de Benoît XIV restent une référence même aujourd’hui.
Dans le deuxième chapitre, l’étude se centre sur le contenu de chaque preuve. Globalement les preuves sont : la renommée de sainteté, la pureté de foi et mœurs dans les écrits d’un candidat à la sainteté, ou Serviteur de Dieu, les vertus théologales et morale, le martyre et sa cause, l’absence ou l’existence de culte. A cela, il faut ajouter les miracles. Ceux-ci ne sont pas analysés car, en grande partie, sont des guérisons et il faudrait avoir des connaissances poussées en médecine. A ces preuves substantielles, il faut ajouter des preuves formelles relatives à la validité du procès : temps pour commencer le procès, titres des acteurs, formes valides du procès.
Le troisième chapitre analyse comment ces preuves arrivent devant les autorités ecclésiastiques. C’est par des témoignages, des documents écrits ou non écrits, des monuments, des informes des experts, la confession judiciaire. Les présomptions n’entre pas en ligne de compte. Partant des moyens de preuves admis dans le Code de Droit Canon, le travail analyse s’ils sont applicables dans les causes de canonisation.
Enfin, dans le dernier chapitre, le travail montre comment on conduit le procès du tribunal diocésain jusqu’aux analyses qui se font dans la Congrégation des Causes de Canonisation. Pour la preuve du martyre ou des vertus, c’est l’évêque diocésain où est mort le candidat qui mène l’enquête de rassembler les preuves suite à une demande formelle des acteurs et à travers un tribunal composé par le Délégué, le Promoteur de Justice et le notaire. Pour les miracles c’est l’évêque où le miracle a eu lieu. Les preuves rassemblées sont envoyé à Rome à travers des copies authentiques. A Rome, dans la Congrégation des Causes des Saints, on vérifie si le procès a été régulier. On confie les preuves à un officiel (le Relateur) qui élaboré un instrument (la Positio) qui sert de référence pour les divers votes dans la Congrégation : vote des Consulteurs historiens, vote de la Commission des théologiens, votes des Cardinaux. Si ce dernier vote est favorable, on demande au Pape d’accorder un Décret sur la pratique des vertus o sur le martyre. Le Serviteur de Dieu est désormais appelé « Vénérable ». Après cela, si les acteurs démontre qu’un miracle a été réalisé par le Serviteur de Dieu, est que cela est perçu comme tel par la Commission des experts, en médecine pour les guérison ou en d’autres science selon la nature du miracle, et que les théologiens le confirment, alors le Pape décide s’il faut procéder à la Béatification et communique la date. Le « Vénérable » devient « Bienheureux ». Il bénéficie d’un culte limité dans son diocèse ou nation ou sa congrégation religieuse. Il ne porte pas d’auréole ni de dédicace d’églises. Un autre miracle après la Béatification ouvre la voie à la Canonisation. « Le Bienheureux » devient « Saint » pouvant jouir d’un culte de Messe et de la Liturgie des Heures dans l’Eglise Universelle et par tous les fidèles. On peut lui dédicacer des églises et peut porter l’auréole. Sauf autre indication de l’autorité, la béatification est aujourd’hui célébrée dans le pays du candidat et la canonisation à Rome.
Voilà, grosso modo, la charpente de la thèse soutenue et approuvé par le jury. Pour d’amples informations, l’extrait de la dite thèse a été publié par l’Université Pontificale de Salamanque avec ISBN 987-84-7299-870-4. Cet extrait reprend le troisième chapitre sur les moyens de preuve, l’ensemble de la bibliographie et la table de matière générale de la thèse. La préparation de la publication complète de la thèse est pratiquement achevée. Seuls des problèmes de financement font obstacle pour que le travail soit à la disposition du public.
Dr Pierre KAZIRI
Adresse de contact :
Dr Pierre KAZIRI
Docteur en Droit Canon
Email : pkderecho@gmail.com
BP 52 Yaoundé
Cameroun
Tel : 00 237 77075956
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